Arpenter le globe pour stimuler sa créativité
13 avril 2023
Montréal, c’est la maison d’Alexandra Rodríguez Ramírez. Mais le cœur et la tête de la jeune artiste multidisciplinaire et commissaire sont éparpillés aux quatre coins de la planète. Alexandra puise son inspiration dans les découvertes et les nouvelles rencontres qu’elle effectue, souvent à l’étranger. Malgré un projet transformé par la pandémie, sa participation à une résidence artistique au Brésil, l’une des nombreuses offertes par le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), lui a donné l’impulsion nécessaire pour amener sa pratique artistique à un autre niveau.
L’art coule dans les veines d’Alexandra. « Depuis toute petite, j’ai essayé différents instruments musicaux, le dessin, la peinture, la danse et le théâtre. Je viens d’une famille artistique qui est active dans les secteurs de la musique, des arts visuels et de la littérature ». La curiosité fait aussi partie de son ADN, laquelle s’exprime autant par son amour du voyage et de la découverte, que par son désir constant d’explorer de nouvelles disciplines.
« La constante qui inspire mon travail est la conceptualisation, c’est-à-dire, la création d’une idée propulsée par le besoin de partager un message avec un public. Ensuite, j’évalue quel serait le meilleur moyen d’exprimer ou de communiquer cette idée-là », explique-t-elle.
Son parcours d’artiste professionnelle a commencé en 2015 avec une installation interactive musicale électronique intitulée Bio Electro Sounds, dans laquelle elle a utilisé des fruits et des légumes pour créer de la musique. Le projet a connu un succès, et a été présenté au Canada, au Venezuela, en Allemagne et au Mexique.
Une résidence pour apprendre et partager
Avec en tête cette idée d’approfondir sa pratique, Alexandra s’est lancé le défi de participer à une résidence au Goethe-Institut Salvador-Bahia Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, au Brésil. Son projet initial combinait la médiation culturelle sous forme d’ateliers sur les arts interactifs avec une formation musicale pour apprendre les bases de l’instrument de percussion la bacurinha. « C’était dans l’idée de faire un échange culturel, d’apprendre quelque chose et de partager quelque chose », affirme-t-elle.
Elle devait quitter le Québec pour l’État de Bahia à l’été 2020. La pandémie en a voulu autrement et ses plans ont complètement changé en raison des restrictions en place. Une partie de la résidence s’est effectuée de façon virtuelle en 2020. Durant celle-ci, elle a enfilé son chapeau de commissaire et a créé un site web pour présenter pendant un an les œuvres de treize artistes brésiliens sous le thème de la guérison émotionnelle, mentale et spirituelle. « L’exposition en ligne m’a permis de tisser des liens avec des artistes locaux malgré la distance, ce qui aurait été plus difficile si je m’étais concentrée sur un projet individuel ».
Alexandra s’est finalement envolée vers le Brésil en mars 2022 où elle a réalisé la suite de sa résidence jusqu’en mai. Sur place, elle a donné un atelier d’introduction à l’art interactif, comme prévu dans son projet initial. Elle en a aussi appris plus sur l’histoire musicale et sur les rythmes de la ville de Salvador auprès d’un producteur, compositeur et musicien local, João Milet Meirelles du groupe BaianaSystem. En échange, elle a partagé avec lui ses connaissances sur les rythmes de son pays natal, le Venezuela. Cette expérience s’est donc avérée très riche en apprentissages.
« Salvador est un important berceau musical du Brésil, ainsi qu’une ville très riche en histoire et marquée par son héritage africain », indique-t-elle. Son séjour a aussi donné naissance à une collaboration avec Pivoman, un DJ local expert en rythmes afrodescendants.
Pour la dernière partie de sa résidence, Alexandra a participé à un atelier de mouvement avec l’artiste et professeure de théâtre Raiça Bomfim. Elle a ensuite créé une œuvre intitulée Entité, une performance photo basée sur un texte composé sur la thématique de l’identité et de la recherche de l’essence humaine.
« Ça a été la perle de cette résidence parce que pour moi, ça reflétait tout ce que j’ai accumulé émotionnellement depuis que la pandémie nous a frappés. J’ai commencé à me rapprocher de l’improvisation et du mouvement. Je voulais vraiment sortir un peu de ma tête et être beaucoup plus dans mon corps », affirme l’artiste.
Le voyage, source de symbiose entre développements personnel et professionnel
Alexandra croit qu’il n’y a pas meilleure façon de s’inspirer qu’en sortant de sa zone de confort et en changeant sa routine.
« Il y a énormément de raisons pour lesquelles sortir de son cocon peut être quelque chose de bénéfique, tant de manière personnelle que professionnelle. En général, lorsqu’on est exposé à une variété de manières différentes de voir le monde, que ce soit la manière dont on parle, le ton, les expressions, la langue, la nourriture, les traditions, le folklore, la manière dont les gens se promènent dans la rue même. […] Pour moi, c’est presque un déclenchement instantané d’inspiration ».
Pour elle, la participation à un programme comme celui des résidences du CALQ est aussi une opportunité en or pour les artistes qui désirent gagner en expérience. « Sur le plan professionnel, c’est intéressant d’avoir une reconnaissance ou une expérience à l’international. C’est toujours positif de voir qu’un artiste se déplace dans le monde et présente son travail ».
Elle conseille aux futurs candidats et candidates d’apprendre les bases de la langue du pays dans lequel se déroulera la résidence avant leur départ. « Ça va faciliter les relations et accélérer le processus de création et de production. […] Ce sera bénéfique pour eux et pour les agents locaux de pouvoir créer des liens plus vite », affirme-t-elle.
La jeune artiste a beaucoup de projets en tête, dont la participation à une nouvelle résidence à l’international.
La résidence à laquelle Alexandra a pris part n’est qu’une des nombreuses faisant partie du réseau de studios et d’ateliers-résidences Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre du Conseil des arts et des lettres du Québec. Les programmes sont répartis dans une quarantaine de villes sur quatre continents, de New York à Tokyo, en passant par Cuba, Londres et la Guadeloupe.
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