Miser sur la diversité et l’inclusion
1er juin 2024
Souvent associée aux questions environnementales, la notion de développement durable s’applique aussi, plus globalement, à toutes les mesures pérennes implantées dans un secteur — économique, social, écologique, etc. — pour en assurer l’évolution à long terme. Au Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), on donne notamment au développement durable une signification d’inclusion et de diversité des expressions.
Le CALQ s’est doté l’an dernier d’un ambitieux Plan d’action de développement durable 2023-2028 This link will open in a new window, articulé autour d’une multitude d’initiatives (programmes spécifiques, remises de bourses, accompagnement) favorisant la diversité culturelle et l’inclusion des communautés autochtones, des artistes handicapés et de la relève.
L’accès à l’art sur tout le territoire québécois et l’écoresponsabilité en sont également des leviers importants.
De surcroît, « on souhaite engager le citoyen dans la prise de décisions qui le concernent. Au Conseil des arts et des lettres, nos processus sont basés sur l’implication des gens du milieu qui participent à nos comités et jurys », indique Anne-Marie Jean, présidente-directrice générale du CALQ depuis 2015, qui cumule plus de 35 années d’expérience dans le milieu culturel.
Vie culturelle pour tous
Le Conseil des arts et des lettres du Québec soutient financièrement des artistes et des organismes (dans les créneaux de la littérature, du conte, des métiers d’art, de la recherche architecturale, et des arts de la scène, multidisciplinaires, médiatiques et visuels) pour favoriser la création, l’expérimentation, la production et la diffusion d’oeuvres, et ce, dans toutes les régions du Québec.
Concrètement, les composantes de son Plan d’action de développement durable This link will open in a new window s’appliquent dans les critères d’évaluation des projets et dans le soutien d’initiatives lancées par le milieu artistique.
Il ne s’agit pas, pour un créateur ou un projet, de « cocher des cases » et de satisfaire superficiellement des exigences pour obtenir son enveloppe d’aide; le CALQ souhaite une intégration « organique » des orientations préconisées, selon Anne-Marie Jean.
« On gère des fonds publics, précise cette dernière. On doit servir l’ensemble de la communauté, et on veut que les gens [du public] se reconnaissent dans ce qu’ils vont voir, qu’ils aient envie d’aller voir une pièce de théâtre ou un spectacle dans la rue. Les compagnies font donc en sorte d’atteindre ces cibles-là, de tendre vers une meilleure représentativité de la société québécoise, autant sur scène que dans la salle. L’objectif demeure toujours le même : que tout le monde qui vit au Québec puisse participer à la vie culturelle québécoise. »
Par exemple, le programme Vivacité This link will open in a new window offre des bourses de création aux artistes issus de la diversité culturelle afin de leur offrir une pleine participation au milieu artistique québécois, en tenant compte des barrières à l’intégration.
Le programme Re-Connaître This link will open in a new window, lui, a été entièrement conçu en consultation avec des membres des communautés des Premières Nations et des communautés inuites, et propose des dispositions adaptées à leur réalité.
« On les a invités à participer à une rencontre pour savoir comment on pouvait mieux les servir, explique Mme Jean. Le programme qu’on avait jusque-là en était un de partenariat, et il fonctionnait plus ou moins bien. On a voulu éliminer les barrières. Notre façon de travailler est beaucoup basée sur le codéveloppement pour s’assurer de bien répondre aux besoins. »
Évolution palpable
La perspective territoriale du Plan d’action promet pour sa part la circulation des oeuvres dans l’ensemble de la province, entre autres au moyen de l’exploitation d’espaces inhabituels de présentation (contes dans les parcs, parcours déambulatoires sur des sites naturels, théâtre de paysage, etc.), et la facilitation des tournées pour prolonger la durée de vie des productions.
Quant à l’aspect de l’écoresponsabilité, il est généreux, englobant des outils tels la plateforme Creative Green (permettant de mesurer l’empreinte carbone d’un organisme), des programmes particuliers à Montréal et à Québec, ainsi que l’encouragement de procédés comme la récupération de décors et de costumes.
« Le milieu était très concerné par son empreinte carbone. On l’est aussi, alors on a trouvé cette solution pour travailler ensemble », indique Mme Jean.
Le CALQ dresse annuellement un bilan des retombées de son Plan d’action de développement durableThis link will open in a new window pour pouvoir encore mieux cibler ses objectifs l’année suivante.
Et, selon Anne-Marie Jean, le milieu artistique répond très favorablement et avec enthousiasme aux mesures suggérées.
« On n’a pas encore atteint le plein potentiel de tout ça, mais c’est en développement, remarque la p.-d.g. du CALQ. On regarde les programmations et on voit que ça évolue. Les responsables voient les enjeux existant dans le milieu culturel. On consulte beaucoup le milieu, on a des réunions annuelles avec ses différents représentants, et on ajuste, tout le monde ensemble, nos façons de travailler pour les prochaines années. On est assez fiers du chemin parcouru, mais il nous en reste à faire. »
*Cet article, rédigé par Marie-Josée R. Roy, est paru dans le journal Le Devoir le 1er juin 2024, dans le cahier spécial Art et culture au Québec, 30 ans de soutien et d’effervescence This link will open in a new window.
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