L'écoresponsabilité

Une orientation transversale

1^er juin 2024

L’écoresponsabilité est l’un des axes cruciaux du Plan d’action pour le développement durable 2023-2028This link will open in a new window du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ). Survol des mesures à teneur environnementale implantées par le bailleur de fonds du milieu culturel pour lutter contre les changements climatiques et inciter les créateurs à suivre le mouvement.

« Le milieu culturel a toujours été un peu à l’avant-garde des enjeux environnementaux », affirme Anne-Marie Jean, présidente-directrice générale du CALQ.

« On n’a qu’à penser à la préservation des rivières. On a souvent vu les artistes être les porte-étendard de ces campagnes. Alors, on s’est dit qu’on devait aider le milieu et faire ça en groupe », ajoute-t-elle.

Dans le cadre de son programme Soutien à la missionThis link will open in a new window, le CALQ a de nouvelles exigences pour les organismes qu’il soutient financièrement, dans un souci écologique. Ceux-ci doivent, par exemple, se munir d’un plan d’action en matière de développement durable et s’engager, d’ici 2028, à documenter leur empreinte carbone.

Pour ce faire, ils doivent s’inscrire à la plateforme Creative Green This link will open in a new window, où les organisations détaillent les données de leur bilan carbone en fonction de leurs activités. Le CALQ appuie le Conseil québécois des événements écoresponsables pour guider les organismes dans leur apprivoisement du service Creative Green.

Accompagner et donner l’exemple

Des ententes ont aussi été conclues avec le Conseil des arts de Montréal This link will open in a new window et la Ville de Québec This link will open in a new window pour le soutien de projets spécifiques à l’écoresponsabilité : création artistique avec dimension environnementale, déploiement de stratégies de réduction d’empreintes…

« Ça touche l’ensemble des disciplines, pour donner un souffle aux organismes qui iront de l’avant avec certains projets à teneur écoresponsable », précise Véronique Fontaine, directrice de la planification et des programmes du CALQ.

De tels critères ont également été ajoutés à l’égard de l’octroi du financement de tournées, en ce qui a trait aux déplacements et au logement des artistes, par exemple. Véronique Fontaine cite entre autres l’encouragement de compression d’activités sur de plus courtes périodes lors de séjours extérieurs ou encore la fréquentation d’hôtels certifiés Clé Verte.

Avec ces directives récentes, le CALQ souhaite adopter une approche d’accompagnement — non punitive — auprès des acteurs du milieu culturel et stimuler la réflexion.

« On voulait envoyer le message qu’on est là pour soutenir des initiatives pouvant engendrer des coûts supplémentaires, mais qui, à terme, peuvent avoir un effet positif pour le milieu, dans sa façon de mieux structurer ses activités pour la préservation de l’environnement », note Véronique Fontaine.

Enfin, le CALQ célèbre cette année les 10 ans de sa prestation électronique de services, appelée Mon dossier CALQ This link will open in a new window. Alors que les milliers de demandes adressées au CALQ circulaient autrefois en papier et en clés USB, les requêtes transmises aujourd’hui se font virtuellement et de façon plus verte.

« C’est de l’économie sur le plan des ressources humaines et de l’environnement. C’est un gain assez important », souligne Mme Fontaine.

Proactivité

Parmi les regroupements subventionnés par le CALQ dans sa perspective d’écoresponsabilité se trouve Écoscéno This link will open in a new window, un organisme à but non lucratif qui épaule la communauté artistique dans sa transition socioécologique. Écoscéno dispense notamment des formations en écoconception et en écoresponsabilité aux professionnels de l’industrie.

Choix des matériaux écoresponsables, collecte de résidus en tombée de rideau pour éviter l’enfouissement, initiative de mutualisation d’inventaires permettant à quatre théâtres montréalais (Duceppe This link will open in a new window, Centre du Théâtre d’Aujourd’hui This link will open in a new window, Quat’Sous This link will open in a new window et Théâtre Denise-Pelletier This link will open in a new window) de partager leurs ressources matérielles : voilà quelques méthodes valorisées par Écoscéno.

« Le secteur culturel a une grande influence sur le changement des mentalités. Le fait de se mobiliser pour trouver des solutions et réfléchir à notre effet sur l’environnement amène des changements de pratiques et un changement de culture nécessaire. On tend vers une façon de vivre plus écoresponsable, globalement, pour la population en général, pour tous les publics avec lesquels on travaille », exprime Anne-Catherine Lebeau, directrice générale et cofondatrice d’Écoscéno, saluant du même souffle l’implication du CALQ.

Ce dernier, affirme-t-elle, est « l’un des plus proactifs au Canada » dans l’application de telles orientations.

« Le secteur culturel est fragile en ce moment, dit-elle. Mettre en place ces mesures, ça peut être perçu comme une contrainte supplémentaire, mais c’est aussi l’occasion de s’unir et de trouver des solutions communes pour créer de façon différente et bâtir un milieu plus résilient. »

*Cet article, rédigé par Marie-Josée R. Roy, est paru dans le journal Le Devoir le 1^er juin 2024, dans le cahier spécial Art et culture au Québec, 30 ans de soutien et d’effervescence This link will open in a new window.

Liens utiles

• Lire l'éditorial des 30 ans This link will open in a new window
• Consulter la ligne du temps This link will open in a new window
• Lire l'article sur l'Ordre des arts et des lettres This link will open in a new window
• Lire l'article sur le développement durable This link will open in a new window
• Lire l'article sur la diffusion des arts This link will open in a new window
• Lire l'article sur l'accès aux œuvres This link will open in a new window
• Lire l'article sur la relève This link will open in a new window