Crystalline
Diplômé en joaillerie de l’École des métiers du Sud-Ouest de Montréal, Claudio Pino est reconnu mondialement pour ses bagues futuristes et ses bijoux sculpturaux cinétiques alliant platine et pierres précieuses. Dans ses créations, Pino recherche l'originalité et l'intégrité. Son approche architecturale rend chaque œuvre unique.
De la conception au dessin, à la fabrication pièce par pièce, en passant par la taille des pierres et le sertissage, l’artiste réalise toutes les étapes de fabrication lui-même dans son atelier. Il a d'ailleurs reçu plusieurs prix et mentions d’honneur pour ses œuvres et l'emploi de techniques novatrices par lesquelles il transforme les matières premières. Que ce soit le platine, le palladium, l’or, l’argentium ou l’argent, Claudio Pino sait évoquer leurs poésies et propriétés de maintes façons et ce, toujours avec une signature esthétique qui lui est propre.
Crystalline : des joyaux qui tournent
En 2004, le Conseil a accordé une bourse de 22 850 $ à Claudio Pino pour créer sa collection Crystalline, qui fut exposée à la Aaron Faber Gallery de New York. Elle suscita tant d’intérêt que l’artiste fut invité à concevoir les bagues portées par des personnages des films à succès The Hunger Games et de The Dark Tower.
Avec le soutien du Conseil, l’artiste a pu également faire des recherches sur l’histoire des bagues de fiançailles et l’origine des bijoux chez les Premières Nations d’Amérique du Nord et rencontrer des maîtres lapidaires. Cette dernière expérience s’est traduite par Hydrométéores, une série de bagues explorant le thème de l’hiver comme jardin de glace.
Une renommée internationale
Les œuvres de Claudio Pino ont été sélectionnées par de nombreux événements internationaux dont Cheongju International Craft Biennale, Hong Kong International HKIJMS, SOFA Chicago et New York, et JOYA OFF, Barcelone. Au cours de l’année, son travail a fait l’objet d’expositions à New York (Mobilia Gallery), Montréal (La Guilde) et Toronto (18Karat Studio+Gallery). Il a remporté le Prix d'excellence Jean-Marie-Gauvreau 2019, décerné par le Conseil des métiers d'art du Québec.
« La transformation des matières premières en quelque chose de portable n'est limitée que par notre imagination. Au cours du processus de création, je n'oublie jamais que quelqu'un portera mes œuvres. Par conséquent, elles doivent d’abord être très confortables et appartenir à la main. Mes bagues ne s'animent que lorsqu'elles trouvent leurs propriétaires. »
- Claudio Pino Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre
Cent fois sur le métier…
L’achalandage du Salon des métiers d’art du Québec Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre confirme leur attrait. On peut y admirer le fruit d’années de recherches, d’expériences et de pratique précédant le savoir-faire des artistes qui consacrent leur vie à explorer un matériau pour le transformer en œuvres uniques et originales. Bois, verre, métal, argile, papier, cuir et textiles leur inspirent formes, lignes, textures et couleurs à voir, à toucher et à porter.
Tisserande et photographe, Louise Lemieux Bérubé est une révolutionnaire des arts textiles. Exposée à la Place des Arts, sa tapisserie Le dernier déjeuner sur l’herbe, est une synthèse de ses expériences et son manifeste pour l'intégration des arts à la vie. Elle a été nommée Compagne des arts et des lettres du Québec pour son travail exceptionnel qui procure un double rayonnement à la culture québécoise, ses œuvres représentant souvent des figures émérites comme Margie Gillis ou Vincent Warren.
Surnommé « le magicien des éléments », le sherbrookois Maurice Savoie (1930-2013) refusait de considérer la céramique comme un art mineur. Lauréat du Prix Paul-Émile-Borduas et du Prix Saidye-Bronfman (une première pour un artiste en métiers d’art), ce maître de l’argile n’hésitait pas à intégrer à ses œuvres des morceaux de bois ou de métal, voire des pièces informatiques. L’Expo67 a propulsé son rayonnement international et ses œuvres se trouvent dans les collections des plus grands musées du monde mais aussi à la station de métro McGill et en couverture de notre Rapport annuel 1996-1997.
Paula Murray a été soutenue à plusieurs reprises par le Conseil. De son atelier aux abords du Lac Meech, Paula Murray façonne des œuvres en porcelaine qui frappent par leur aspect organique. Elle révèle des courbes, des fractures et des fissures qui sont le reflet de la vie et de la mort. Lauréate du Prix du CALQ – Œuvre de l’année en Outaouais 2015, elle a représenté le Québec et le Canada à la prestigieuse Taiwan Ceramic Biennale en 2018 et exposera son travail en Chine en 2020.
Par son style unique et fluide, l’ébéniste Kino Guérin réalise la fusion de l’objet utilitaire et de l’œuvre d’art. Il expose régulièrement son travail dans les plus grands salons de design et de meuble aux États-Unis. Dans le cadre de l'exposition Meublémouvants présentée au centre MATERIA en 2009, il a partagé sa réflexion sur la condition de l’artiste, la diffusion des métiers d’art à l’ère numérique et la trace environnementale des objets créés.
Pionnière de la reliure de création, Odette Drapeau maîtrise les techniques classiques et expérimente avec des matériaux contemporains. Elle s’est notamment distinguée par l’emploi de cuirs de poissons tannés en Gaspésie. Alors que l'on assiste à la dématérialisation du livre en faveur du numérique, l’objet prend une nouvelle signification. Odette Drapeau démontre que la reliure d'art peut être moderne, contemporaine et en accord avec son époque. La Bourse de carrière que le Conseil a accordée à l'artiste en 2015 lui a permis de poursuivre ses recherches sur les nouveaux textiles et de créer des œuvres destinées à être présentées dans des installations.
Conceptrice de l’insigne de l’Ordre des arts et des lettres du Québec, la joaillière, gemmologue et designer de bijoux montréalaise Christine Dwane a étudié la création de bijoux à Montréal et auprès du joaillier suisse-allemand Robert Ackermann. Diplômée de la Gemmologists Association of Great Britain, elle réalise des pièces uniques, forgées et assemblées à la main en métal précieux (or, argent, titane et platine) mais aussi en métaux recyclés, dans l’esprit de développement durable. Simple et original, l’insigne de l’Ordre est un petit bouquet de cubes en aluminium bleu (un métal typiquement québécois) qui se porte en boutonnière ou comme une broche.
Trifluvienne originaire d'Argentine, Alejandra Basañes réalise des œuvres centrées sur le dessin, le verre, l’estampe et l’installation. Ses œuvres ont fait l’objet d’expositions au Québec, en Argentine et en Europe. Présidente de l’Atelier Presse Papier, elle coordonne des expositions collaboratives internationales et est aussi fort impliquée dans des projets éducatifs et de médiation culturelle. Son travail et son engagement dans sa communauté lui ont valu plusieurs prix et reconnaissances depuis 2006, dont le prix Charles-Biddle 2019.
L’artiste verrier Stephen Pon réalise depuis 20 ans des sculptures uniques attestant sa maîtrise technique. Son approche s'inscrit dans la métaphore et le symbolisme, explorant les sujets du voyage et de l'eau. « L'odyssée de l'homme avec ses espoirs et ses écueils fait que nos vies sont toutes liées à celle des autres sur le chemin sinueux du courant de la vie. » L’artiste lanaudois a remporté par deux fois le Prix du CALQ dans sa région et a été un bel ambassadeur de la créativité québécoise dans maintes expositions nationales et internationales.
Les ornements corporels de France Goneau exposent les modalités culturelles de la beauté et de la féminité, où contrôle, expression identitaire et convention sociale se transforment en doux supplices. Sa collection Queens témoigne d'une conscience intime pour l'espace féminin cosmétique, mais aussi domestique, comme d'une fascination pour l'ornementation complice de cette identification. L’artiste a séjourné au Studio du Québec à New York en 2018 où elle a amorcé une recherche sur l'universel besoin d'embellissement en dirigeant sa réflexion sur son impact dans la vie des femmes, tout en abordant la notion de beauté, la transformation du corps ainsi que l'identité féminine.
Quelques chiffres
Soutenu par le Conseil, le Centre MATERIA est le seul centre d’artistes voué à la pratique des métiers d’art au Canada. Depuis sa création en 2000 :
- le centre a exposé le travail de près de 600 artisans créateurs
- présenté plus de 100 expositions qui ont attiré près de 70 000 visiteurs
- Près de 210 000 $ de retombées en droits d’exposition, droits d’auteur, honoraires de commissaires
- Environ 470 000 $ en ventes d’œuvres
25 ans du Conseil des arts et des lettres du Québec
Cet article s’inscrit dans une série d'histoires consacrées aux imaginaires et aux œuvres ayant reçu l’appui du Conseil des arts et des lettres du Québec depuis 1994.
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