Jacqueline Desmarais, Compagne de l'Ordre des arts et des lettres du Québec
Hommage à Jacqueline Desmarais (1928-2018)
Jacqueline Desmarais a été nommée Compagne des arts et des lettres du Québec en 2016, mais n’avait pu assister à la cérémonie au cours de laquelle nous avions honoré des femmes et des hommes ayant contribué de manière remarquable à forger le paysage culturel québécois par leur travail, leur talent, leurs gestes et leur engagement.
À l’été 2017, nous lui avions rendu hommage au Domaine Forget, un lieu qui lui était particulièrement cher, en présence d’autres Compagnons de l’Ordre dont elle était proche, Bernard Labadie, Marie-Nicole Lemieux et Élyse Paré-Tousignant.
L’annonce de son décès nous plonge dans une profonde tristesse, et nous tenons à lui exprimer publiquement la reconnaissance qu’elle nous inspire. Car si la culture québécoise se porte bien, s’épanouit et rayonne grâce au talent de ses créateurs, elle doit aussi beaucoup aux gens qui les épaulent avec passion et générosité afin de transformer leur vision en réalité.
À cet égard, la contribution de Jacqueline Desmarais fut exemplaire. Philanthrope et mécène, elle a soutenu le milieu des arts, de la musique et de l’opéra pendant plus de 40 ans avec constance et conviction, estimant que la vie ne peut se concevoir sans partage. Animée par le désir de répandre la beauté dans le monde, elle concevait le geste philanthropique comme une nécessité, attestant une élégance d’esprit qui allait de pair avec ses actions.
Sa générosité a permis à des œuvres d’être créées et de laisser une trace dans notre histoire, notre mémoire et notre cœur. De jeunes chanteurs d’opéra ont pu s’épanouir et remporter un succès sur les scènes d’ici et d’ailleurs. Des organismes ont inscrit à leur programmation des artistes prodigieux et diffusé des œuvres qui ont enrichi l’offre culturelle faite au public québécois.
Tant d’organismes lui sont redevables qu’il est impossible de tous les nommer. Il suffit de songer au Domaine Forget, à l’Opéra de Montréal, à l’Orchestre Métropolitain, au Festival d’opéra de Québec, au Musée des Beaux-Arts de Montréal et même au Metropolitan Opera de New York, dont elle commanditait la transmission des opéras en haute définition dans les salles de cinéma, pour le plus grand bonheur du public québécois.
En souvenir de son mentor Pierre Béique, Jacqueline Desmarais a doté l’Orchestre Symphonique de Montréal du Grand Orgue qui porte son nom. Cela donne une résonance au mécénat dans tous les sens du mot.
Au nom du Conseil des arts et des lettres du Québec, j’offre mes condoléances à ses proches et à tous ceux qui sont en deuil de cette femme de cœur dont le legs est immense et je souhaite que son exemple inspire d’autres personnes à poser des gestes de soutien aux arts.
Anne-Marie Jean
Présidente-directrice générale