En quarante ans de mise en scène, d’adaptation, de scénographie et de fantasmagorie technologique, Denis Marleau en a posé des dramaturges sur notre chemin. Grâce à sa rare virtuosité, quelques degrés de séparation se sont effacés entre nous et Molière, Shakespeare ou Tchekhov. Mais ne nommer que ces monuments du théâtre ne saurait offrir un reflet fidèle de la réputation exploratoire de Denis Marleau.
Sous l’égide d’UBU, ce dernier a plutôt habitué le public à s’approcher du génie d’auteurs, d’ici ou d’ailleurs, dont l’œuvre était encore peu défrichée, et ce, sans consentir au compromis de plaire. Le répertoire de sa compagnie ne craint en rien d’entrelacer les marges, affichant par le fait même la vision iconoclaste du metteur en scène.
À contre-courant ou en avance sur son temps, Denis Marleau s’ingénie à être là où nous ne l’attendons pas. Ses mises en scène imposantes et ambitieuses, osant s’allier à de nouvelles technologies, l’ont positionné comme l’un des plus grands ambassadeurs du théâtre québécois sur la scène internationale. Tellement à l’avant-garde, qu’il a même été le premier metteur en scène de notre territoire invité à la Comédie-Française.
Motivé par un besoin vital de transversalité, Denis Marleau établit des ponts avec la danse, la musique, la littérature, les arts visuels, et même la mode de Jean-Paul Gaultier. Spectacle après spectacle, il s’accomplit en sondant rigoureusement la représentation théâtrale, en explorant de nouvelles avenues du jeu d’acteur, en nourrissant une réflexion pour donner la primauté au texte.
Parce qu’un texte qui fait escale dans la tête de Denis Marleau aura pour destination un lieu aussi inattendu pour le public que prometteur pour le monde théâtral.
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L’Ordre des arts et des lettres du Québec est une distinction du Conseil qui vise à honorer des personnes ayant contribué de manière remarquable, par leur engagement et leur dévouement, au développement, à la promotion ou au rayonnement des arts et des lettres du Québec.
Le Conseil remercie ses partenaires, la Caisse de la Culture et le journal Le Devoir.
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