Mattiusi Ayaituk a vendu sa première sculpture à 14 ans pour 2 dollars. Il s'est aussitôt mis à rêver de vivre de son art, sans imaginer qu'il serait un jour exposé dans les plus grands musées du monde, et irait donner des classes de maître en Sibérie, en Chine, aux États-Unis et en France.
Tous ces voyages ont permis à cet homme du Grand Nord de constater que les artistes du Sud se posent beaucoup de questions et font bien des plans avant de se mettre à l’œuvre. Lui, il observe intensément la pierre qu'il s'est procurée à coups d'expéditions périlleuses, comme un chasseur observe sa proie. La seule question qu'il se pose lui est adressée, impérativement : raconte-moi! Puis ses mains trouvent le chemin des mots dictés par la pierre, exprimant ses idées, révélant des pans de son histoire et les récits de son peuple, transmis par ses parents et les aînés dont les voix se mêlent au vent et au feu de sa mémoire.
Quand une forme de la pierre n'a rien à dire, il la laisse tranquille. Il est ainsi passé du figuratif à l'abstraction, se démarquant par sa faculté d’innover sans trahir la tradition ni abandonner les techniques ancestrales. Il se réjouit qu'en regardant ses œuvres hautement stylisées, on ne comprenne pas tout. C'est sa manière à lui de nous laisser rêver.
L'hommage rendu à Mattiusi Iyaituk le 28 mai 2018, lors de la cérémonie de remise de l'Ordre des arts et des lettres du Québec Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. a été traduit en inuktitut avec la collaboration de l'Institut Avataq. Le Conseil remercie Louis Gagnon, Directeur du Département de muséologie de l'Institut Avataq, pour son aide précieuse.
Le Conseil remercie ses partenaires, la Caisse de la Culture et Le Devoir.
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