Le brillant parcours d'André Brassard s'est amorcé dans la grande noirceur. Une enfance troublée le laisse déchiré entre le besoin de s'exprimer et la résistance à se dévoiler. Il a 22 ans quand il pose la première bombe de sa révolution, en mettant en scène Les Belles-sœurs de Michel Tremblay. C'est le premier jalon d'un trajet semé d'inventions mémorables.
La parenté est profonde entre l’univers de Michel Tremblay et celui d’André Brassard, si bien que ce dernier a porté à la scène presque toutes ses pièces. Partageant les mêmes idéaux, ils détestent aussi les mêmes choses et refusent tous deux d'exprimer la vérité dans une langue qui n'existe pas. En débarrassant le théâtre québécois de sa petite-bourgeoisie, André Brassard lui a donné ses lettres de noblesse et un rayonnement international sans précédent.
Qu’il mette en scène Racine ou Shakespeare, Jean Genet ou Normand Chaurette, André Brassard brille par son intelligence du texte, son humanité et sa direction d’acteurs nuancée. Il propose une lecture neuve des grandes œuvres du répertoire et transforme en classiques celles des dramaturges québécois contemporains, signant 160 créations en près de 40 ans. Pour cet homme de théâtre, chercher à distinguer les forces qui s’opposent dans chaque réplique est une passion vive et animée, l’amour d’une vie. Si André Brassard était un personnage, il s'aimerait sans doute davantage, même en jouant le Misanthrope. Mais dans la vie, ce perpétuel insurgé ne s'est jamais donné le beau rôle. Ce sera bien son unique erreur de casting.
À propos de l'Ordre des arts et des lettres du Québec
L’Ordre des arts et des lettres du Québec est une distinction du Conseil qui vise à honorer des personnes ayant contribué de manière remarquable, par leur engagement et leur dévouement, au développement, à la promotion ou au rayonnement des arts et des lettres du Québec.
Le Conseil remercie ses partenaires, la Caisse de la Culture et le journal Le Devoir.
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