8 mars : ces femmes qui inspirent une nouvelle génération d’artistes
Alors qu’on célèbrera prochainement le 85e anniversaire de l’obtention du droit de vote des femmes au Québec, le Conseil profite de ce 8 mars pour souligner l’apport des artistes qui, par leur thème, leur approche et leur regard, impriment leur vision féministe du monde et teintent, sur scène ou à travers leur plume, les générations.
Si les artistes québécoises ont grandement contribué à la vitalité de notre culture au fil des décennies, certaines d’entre elles se sont particulièrement distinguées par l’excellence de leurs réalisations. Le Conseil braque ses projecteurs sur des femmes qui ont rayonné dans leur discipline cette année.
Elles défrichent la voie
Devenue féministe par nécessité, documentariste par accident et contestataire par compassion, la comédienne, réalisatrice, scénariste et autrice Paule BaillargeonCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre est une figure marquante du cinéma québécois. À la fois frondeuse et pudique, la cinéaste a ouvert la voie en portant à l’écran des thèmes tabous. Ses films exposent la fêlure sociale entre les sexes, dénoncent la banalité de la violence et des injustices et expriment un sentiment de révolte face aux traditions suffocantes.
La réalisatrice Mélanie Saint-Germain prend elle-aussi le porte-voix pour porter à l’écran des thèmes tabous. Avec son projet BONCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, une série web féministe et humoristique qui vulgarise des concepts souvent incompris, la créatrice et narratrice dessine et dénonce haut et fort ce que la majorité des femmes pensent tout bas.
Fondatrice du collectif d’art numérique autochtone ITWÉ et cofondatrice de Daphné, premier centre d’artistes autogéré par des autochtones au Québec, Caroline MonnetCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre est une véritable pépinière d’idées, qui carbure à l’invention et à l’expérimental. Très engagée auprès de sa communauté, l’artiste dénonce, à coup d’œuvres fascinantes et singulières, l’impact du colonialisme.
Au Saguenay–Lac-Saint-Jean et en Mauricie, Caroline FillionCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre et Josette VilleneuveCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre brassent également la cage en remettant en question les paradigmes traditionnels. Alors que la première questionne, détourne et transgresse les postulats traditionnels, la seconde pose un regard à la fois tendre et critique sur des enjeux contemporains en inscrivant sa pratique dans sa communauté.
Elles inspirent de nouvelles voix
Quand on parle de collaboration, on peut également souligner la contribution remarquable de Shana CarrollCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre au milieu circassien québécois. Trapéziste, chorégraphe, collaboratrice du Cirque du Soleil, cofondatrice et codirectrice artistique des 7 Doigts de la main, cette créatrice d’avant-garde et rassembleuse de talents multidisciplinaires a signé des œuvres éblouissantes qui ont ému et enrichi l’imaginaire collectif. Entraînant ses disciples vers des contrées inexplorées, Shana Carroll favorise l’éclosion, la croissance et la valorisation d’une nouvelle génération d’artistes qui brillent à la grandeur de la planète.
Suivant les traces de cette pionnière des arts de la scène, Geneviève CrépeauCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre en Abitibi-Témiscamingue et Anne-Marie OuelletCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre en Outaouais ouvrent elles-aussi la voie à l’innovation, en créant des univers uniques et révolutionnaires pour les spectateurs. Tout comme Shana Carroll a révolutionné les arts du cirque par son dynamisme surprenant, la prise de risque assumée et la démarche forte de Geneviève Crépeau font d’elle une artiste qui plonge dans chacun de ses projets avec un aplomb admirable, armée d’idées toujours plus novatrices. Avec la même fougue, l'artiste multidisciplinaire Anne-Marie Ouellet révolutionne elle aussi sa discipline – le théâtre – par son approche immersive novatrice qui contribue à créer une expérience forte auprès des spectateurs.
De son côté, la poète Nora AtallaCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre suscite l’admiration pour son indéfectible volonté de stimuler la prise de parole poétique, notamment par l’organisation et l’animation de l’incontournable Nuit de la poésie dans la Capitale-Nationale. L’autrice originaire du Bas-Saint-Laurent Marie-Hélène Voyer Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre réussit quant à elle à se démarquer pour son engagement social et son désir de transmission, osant faire résonner sa voix pour celles et ceux qui n’en ont pas.
Elles transmettent leur vision à une nouvelle génération
Si la visibilité des femmes dans le milieu culturel augmente au fil des années, c’est aussi grâce à celles qui, par la transmission de leur savoir-faire, contribuent au développement de la relève. À l’instar des pionnières, ces créatrices prennent part, à grands coups de créativité et d’imagination, au décloisonnement des barrières, et transmettent leur vision avec passion à la nouvelle génération.
C’est le cas par exemple de la sculptrice Michèle LapointeCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, qui se démarque par sa pédagogie exceptionnelle et contribue sans équivoque à l’essor de sa communauté. Depuis trente ans au cœur de l’équipe d’Espace VERRE, la lauréate du prix Jean-Marie-Gauvreau - la plus haute distinction en métiers d’art - participe au développement de la relève, en partageant sa passion, son expertise et son savoir à une nouvelle génération de sculpteurs et de sculptrices.
Véritable chef de file dans le domaine des arts textiles et une figure incontournable de la mode autochtone, Winifred NungakCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre transmet elle aussi son savoir-faire en créant et en confectionnant des vêtements traditionnels inuits en plus d'enseigner la couture à des jeunes femmes aux quatre coins du Nunavik.
Côté musique, citons la chanteuse et musicienne Ranee LeeCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, qui enseigne depuis des décennies à l’Université Laval et à l’École de musique Schulich de l’Université McGill. Sensible aux défis auxquels se mesurent les artistes noirs, elle lutte pour accentuer la présence des minorités visibles sur scène.
Une génération plus tard, l’auteure-compositrice-interprète Emilie SkahanCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre se démarque pour sa transmission auprès des femmes dans sa région, notamment avec la mise sur pied du camp Potera, une résidence d’écriture en musique ouverte aux femmes et aux personnes non-binaires.
Par son jugement éclairé, son esprit visionnaire et son dévouement, Lucie BoissinotCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre a inspiré des générations d’artistes à titre de directrice artistique et des études à l’École de danse contemporaine de Montréal, où elle a élaboré des programmes pour préparer la relève, contribuant ainsi à la passation, au renouvellement et à l’effervescence de la création en danse.
À l’autre bout du fleuve, la chorégraphe et pédagogue Chantal CaronCe lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre est elle aussi reconnue pour la force de son engagement à démocratiser la danse contemporaine et à la sortir des sentiers battus. Pionnière, elle ouvre en 1986, dans son village natal de Saint-Jean-Port-Joli, l’École de danse Chantal Caron qui a permis à plus de 1000 jeunes et adultes de découvrir la danse.
Une lutte qui continue
Si plusieurs femmes ont contribué en 2023 à abolir des frontières, à faire émerger des œuvres empreintes d’idées novatrices et de sensibilité inédite, d’autres ont inspiré – et inspirent encore - des générations d’artistes marchant dans leur sillage. Le Conseil des arts et des lettres tient à remercier toutes les artistes qui, de près ou de loin, contribuent à défricher la voie… pour inspirer de nouvelles voix.
Le saviez-vous? En 2023, pas moins de 21 lauréates ont remporté un Prix du CALQ Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre, une année record pour la représentation des femmes. Six compagnes se sont également vu attribuer l’insigne de l’Ordre des arts et des lettres du Québec Ce lien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.
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Un concours en collaboration avec l’Assemblée nationale du Québec est en cours jusqu’au 8 mai 2024 pour la création d’une œuvre originale numérique ou vidéo qui commémorera le 85e anniversaire de l’obtention du droit de vote des femmes au Québec. Cette œuvre sera diffusée dans l’agora du pavillon d’accueil de l’hôtel du Parlement, à Québec.
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